Le mythe de l’objectivité journalistique

L’objectivité est souvent perçue comme la norme absolue en journalisme. Pourtant, aucun journaliste n’est complètement exempt de biais. Pour commencer, le fait de sélectionner une histoire ou un angle précis est déjà une forme de partialité. L’objectivité pure est une chimère et, en tant que journalistes, nous devons l’accepter. Selon une étude du Pew Research Center, 70% des journalistes admettent que leurs opinions personnelles influencent leurs reportages. Une reconnaissance de cette réalité nous aiderait à mieux calibrer nos attentes et à développer des outils plus efficaces pour mitiger ces biais.

Préférences personnelles et biais inconscients : comment ils s’infiltrent malgré nous

Les biais inconscients sont ancrés dans notre psyché, formés par nos expériences et notre environnement. Ils influencent notre perception de la réalité, souvent de manière subtile. En tant que professionnels, nous devons être conscients de ces influences. Par exemple, une étude de l’Université de Columbia montre que les journalistes tendent à accorder plus de couverture médiatique aux événements qui se déroulent dans des lieux géographiquement proches de leur propre vie. Pour éviter cette tendance, nous recommandons :

  • De diversifier les sources d’information
  • De consulter des collègues pour obtenir une perspective extérieure
  • De se former régulièrement sur l’identification des biais

Stratégies et formations internes pour maintenir une impartialité rigoureuse

Pour combattre ces préférences cachées, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre. Les formations internes sont essentielles. De nombreux médias, comme la BBC ou The New York Times, organisent régulièrement des ateliers sur les biais implicites. Ces formations permettent aux journalistes de développer une conscience critique de leurs propres préjugés.

De plus, le peer-review, ou la relecture par des pairs, est un excellent outil de vérification croisée. Il s’agit de demander à un collègue de relire son article avant publication pour identifier des éléments de partialité qui nous auraient échappé. Cette démarche collaborative renforce l’intégrité de notre travail.


Les biais sont inévitables, mais ils peuvent être gérés avec rigueur et honnêteté. Reconnaître et combattre nos préjugés devrait devenir une priorité pour toute organisation médiatique soucieuse d’offrir des informations précises et équilibrées. Cela passe par des formations continues, une vérification croisée entre collègues et une diversité des sources d’information, afin de minimiser l’impact des biais inconscients sur notre travail quotidien.