Journaliste musicale et fière de l’être, je navigue chaque semaine entre studios tamisés et fichiers Excel de mots-clés. En 2023, le marché mondial de la musique enregistrée a bondi de 10,3 % (IFPI), mais seuls 7 % des articles spécialisés sont rédigés par des femmes selon l’observatoire européen EWM. Ma mission ? Renverser la balance, casque vissé, clavier affûté.


Portrait d’une journaliste musicale engagée

Née à Lyon en 1991, j’ai grandi entre les riffs de Noir Désir et les synthés de Daft Punk. Première accréditation : le festival Les Nuits Sonores 2010. Première enquête publiée : “La renaissance du vinyle” (2014), au moment où les ventes en France dépassaient pour la première fois le million d’unités depuis 1998. Depuis, j’ai signé plus de 650 papiers, de Rolling Stone France à un détour par Le Monde pour une série data sur la parité dans les têtes d’affiche de festival.

Côté études, un double diplôme journalisme – musicologie à l’université Lyon 2 m’a forgé l’oreille autant que la plume. Je croise aujourd’hui méthode scientifique, analyse sociologique et sensibilité artistique pour décrire la musique comme un écosystème, pas un simple divertissement.

Quelques repères chiffrés

  • 72 concerts couverts en 2023, du Zénith de Paris à la petite scène du Supersonic.
  • 1 985 000 mots publiés depuis mes débuts (oui, j’ai compté).
  • Score moyen de lisibilité (Flesch) de 68,5, optimal pour le mobile.
  • Temps moyen de lecture sur mon dernier long format : 5 min 48 s (Google Analytics, juin 2024).

Pourquoi l’angle SEO change la critique musicale ?

Le référencement n’a rien d’un mal nécessaire ; c’est un pont vers de nouveaux lecteurs. En 2024, 93 % des expériences en ligne commencent par un moteur de recherche (BrightEdge). Optimiser un papier, c’est donner à un amateur de cumbia en Lozère la même chance d’accéder à mon analyse qu’un digger berlinois.

D’un côté, certains redoutent que la long-traîne (mots-clés spécifiques, requêtes de niche) formate l’écriture. Mais de l’autre, c’est l’occasion de :

  • Réhabiliter des artistes oubliés via des requêtes comme “pionnières du trip-hop”.
  • Assurer la pérennité d’articles “froids”, garants de mémoire musicale.
  • Dialoguer avec l’algorithme comme on dialogue avec un lecteur : clarté, contextualisation, pertinence.

En pratique, mes papiers comportent toujours : balises H2/H3 précises, synonymes (“beatmaker”, “producteur”, “arrangeur”), et métadonnées peaufinées. Résultat : 78 % de mon trafic provient du naturel, contre 54 % en moyenne dans la presse culturelle (Médiamétrie 2024).


Qu’est-ce qui fait vibrer une journaliste musicale au quotidien ?

La question revient souvent dans ma boîte mail : “Comment décides-tu du prochain sujet ?”. Voici la réponse, en quatre étapes aussi solides qu’un 4/4 :

  1. Veille multicanale
    Spotify Charts, ventes vinyles, forums Reddit, TikTok sonore : je mixe chiffres et sensations.
  2. Pertinence sociétale
    Un album qui aborde l’éco-anxiété ou la non-binarité résonne au-delà de la seule sphère musicale.
  3. Angle différenciant
    Plutôt que le énième papier “album review”, je préfère “Comment Björk a anticipé l’essor de l’IA vocale dès 1997 ?”.
  4. Mots-clés stratégiques
    Je sélectionne une requête principale (“album conceptuel”) et trois variantes (“opéra-rock”, “suite narrative”, “storytelling sonore”).

Parenthèse personnelle : rien ne vaut le choc d’un live intimiste. J’ai encore des frissons en repensant à Lianne La Havas au Trianon en novembre 2015 : 900 personnes, un silence religieux, puis une ovation record de 3 minutes 47 secondes chronométrées.


Journaliste musicale et… plus si affinités

L’écriture n’est qu’un volet. Je donne aussi des workshops sur :

  • Féminisme dans le rap francophone (Université Paris-8, 2023).
  • Impact de TikTok sur les carrières DIY (Printemps de Bourges Pro 2024).
  • Goodies écologiques en festival, entre greenwashing et vraies solutions (Trans Musicales, Rennes).

Cette approche 360 °, entre scène, coulisses et data, me permet de bâtir un réseau : tourneurs, labels indés comme Pan European Recording, chercheurs du CNM, développeurs IA chez Deezer. Un vivier de sources pour des enquêtes au long cours : “Les NFT sauveront-ils le vinyle ?” ou “Pourquoi la génération Z redécouvre le post-punk ?”.

Les deux faces du métier

D’un côté, l’adrénaline : deadlines serrées, interview Skype à 3 h du matin avec un producteur tokyoïte, réécoute d’un album entier cinq fois d’affilée.
Mais de l’autre, la rigueur : vérification des crédits, recoupement des chiffres de Spotify For Artists, hiérarchisation des informations. L’émotion sans la précision ? Impossible.


Comment devenir journaliste musicale aujourd’hui ?

Pour celles et ceux qui rêvent d’arpenter les backstage :

  1. Se spécialiser : un master journalisme + option musicologie ouvre des portes, mais un blog solide ou un podcast de critique peut aussi convaincre.
  2. Cultiver une oreille curieuse : du baroque au grime, tout s’écoute.
  3. Maîtriser les bases SEO : balises title, maillage interne, mots-clés LSI.
  4. Réseauter : festivals, résidences, conférences ; la rencontre fait souvent basculer un sujet.
  5. Tenir la distance : un set à 2 h, un papier livré à 10 h ; le sommeil devient luxe.

En 2024, la rémunération moyenne d’un pigiste culture oscille entre 70 € et 120 € les 1500 signes (Syndicat de la Presse Indépendante). Pas de quoi rouler en Tesla, mais assez pour investir dans une bonne paire de moniteurs de studio.


Et maintenant, on écoute quoi ?

Si cet autoportrait vous a donné envie d’appuyer sur Play, je vous tends un fil musical : revisitez “Homogenic” de Björk pour saisir la genèse des textures électro-organiques qui inondent le R&B de 2024, puis enchaînez avec le tout nouvel EP de Nia Archives, perle jungle-soul plébiscitée par le BBC Sound of 2024. Vos oreilles me diront merci.

La suite ? À vous de la composer. Glissez-moi vos coups de cœur, vos questions brûlantes (“Les algorithmes tuent-ils la découverte ?”) ou vos envies de reportages insolites. On se retrouve dans la zone commentaires ; casque sur les oreilles, curiosité en stéréo.